Introduction
Ce voyage à la découverte de l’île a été conçu autour de l’idée d’utiliser le même moyen de transport en commun que les habitants de la péninsule : l’autocar. Cette approche offre à chaque trajet une perspective unique pour découvrir la beauté naturelle et culturelle de Madère.
L’autocar
L’autocar a été le moyen de transport pour accéder aux sentiers de randonnée dispersés à travers l’île.
Il convient de noter que le réseau routier de Madère est desservi par trois grandes compagnies :
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Horarios do Funchal : Carte du réseau
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Rodoeste : Carte du réseau
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SAM : Carte du réseau
Pour trouver les lignes d’autocar disponibles pour ce déplacer, la carte des bus ci-dessous est un outil idéal pour comprendre la topologie du réseau :
Les sentiers de randonnée
Le guide utilisé pour planifier nos itinéraires, et pour trouver celles accessibles par bus, est “Madère: Les plus belles randonnées de levada et de montagne” de Rolf Goetz.
Voici la carte des points d’intérêt et les itinéraires des sept balades sélectionnées :
Voyages et découvertes en autocar
Notre camp de base se trouve à Funchal, la capitale de Madère. En effet, Funchal offre un point de départ central et pratique. Ainsi, chaque journée débutera et se terminera dans cette ville.
1. La presqu’ile de São Lourenço
Après avoir repéré les arrêts de bus la veille, nous nous rendons à l’arrêt avec un peu d’avance. On attend le bus 113 prévu à 7h30, accompagnés de trois autres randonneurs.
Après une attente de 20 minutes, le bus 113 arrive enfin, nous permettant de prendre la direction de Bica d’Abras. En quittant la ville, on se retrouve à un feu rouge de chantier sur une route escarpée. Le bus peine à redémarrer mais finalement, il parvient à gravir la pente.
Le trajet se poursuit à travers les routes sinueuses de l’île, offrant des vues panoramiques sur les paysages alentour. Malgré les virages serrés et les freinages brusques, on savoure chaque instant du voyage.
En passant devant l’aéroport, on remarque sa structure imposante soutenue par d’immenses piliers de béton.
Il est 9h15 lorsqu’on arrive à notre destination. Avant de nous aventurer plus loin, on consulte les horaires des bus de retour affichés sur le panneau de l’arrêt. Une fois nos horaires vérifiés, on entame notre balade qui nous mènera jusqu’au sommet de Pico Furao, offrant une vue imprenable sur l’île voisine de Porto Santo.
Le paysage environnant que l’on traverse est marqué par l’aridité du terrain, et la silhouette tourmentée de la presqu’île témoigne de la force des éléments qui l’ont sculptée. Sur le chemin du retour, on découvre une plage de galets dans une baie isolée où l’on prend le temps de nous rafraîchir avec une baignade bienvenue, d’autant plus qu’à Madère les plages sont rares, laissant souvent place à des falaises plongeant abruptement dans l’océan.
2. De Caniçal vers Machico via le Pico do Facho
Au zénith du soleil, vers 14 heures, on regagne le parking où le bus nous a déposés précédemment. Notre prochain bus en direction de Caniçal est prévu dans une demi-heure. On profite de ce temps d’attente à l’ombre d’un palmier pour examiner de plus près notre prochaine étape.
Le bus arrive à l’heure prévue. Le trajet est bref, ne durant pas plus de dix minutes. L’objectif est d’éviter de marcher le long d’une route très fréquentée et dépourvue de trottoir. On préfère descendre un peu en avance, ne connaissant pas précisément les arrêts, plutôt que de risquer de nous retrouver trop éloignés de notre destination.
On se retrouve ainsi sur les hauteurs de la ville, où l’ambiance paisible des rues nous permet de pleinement apprécier le charme de cet ancien village de baleiniers. On fait une halte dans un pub animé par des joueurs de domino, pour nous immerger davantage dans l’atmosphère locale.
Le point de départ de notre randonnée est marqué par la présence du Musée de la Baleine, une étape que l’on prend le temps de visiter pour découvrir l’histoire des pêcheurs de baleines, une facette plus sombre et méconnue de l’île.
Vers 16h50, on entame notre marche en direction du Pico do Facho. Le soleil brille intensément, et l’air est teinté d’une légère odeur de fer, portée par la terre rouge soulevée par nos pas.
Le chemin s’élève progressivement jusqu’à nous mener au sommet du pic, aménagé d’un espace barbecue où les locaux se retrouvent pour prendre l’apéritif. De notre côté, on savoure la vue panoramique sur la baie de Machico avant d’entamer une descente abrupte de 300 mètres sur à peine 1 km on seul les chèvres que nous voyons semblent se plaire. Le sentier nous conduit tout droit à une gare routière, où on attend le bus pour rentrer.
3. Vereda das Funduras
Aujourd’hui, le bus part à 10h, ce qui nous laisse le temps de prendre le petit déjeuner avant de partir, au lieu de l’apporter avec nous. Notre petit déjeuner habituel se compose de Pastéis de nata, une pâtisserie emblématique du Portugal.
Comme hier, nous passons devant le feu de chantier en pleine côte. Cette fois, le bus étant plus moderne, cela ne pose pas de problème pour redémarrer. Un peu plus loin, nous faisons face à un problème plus gênant : un camion benne de chantier et une machine à raboter le bitume bloquent le passage. Après une série de manœuvres et de marche arrière, l’espace se libère en quelques minutes, avec seulement quelques centimètres de marge de chaque côté, mais nous passons. Le paysage qui défile est familier, c’est la route qui mène à Machico, avec la gare routière. Après ce point, la route grimpe petit à petit et s’éloigne de la côte pour s’enfoncer dans le cœur de l’île.
À 11h30, le bus nous dépose au bord d’un belvédère, d’où nous dominons toute la vallée de Porto da Cruz. C’est aussi le point de départ de notre balade qui nous ramènera au même endroit.
Le chemin que nous empruntons suit une levada, un petit canal aménagé par l’homme pour redistribuer l’eau récoltée sur les pentes des montagnes du centre de l’île. Rapidement, nous apercevons l’entrée d’un tunnel, et nous continuons à suivre la levada qui passe à travers celui-ci. Peu de temps après, nous quittons la levada et marchons sur un petit sentier. Nous sommes en plein cœur de la forêt, une forêt primaire reconnue par l’UNESCO, principalement peuplée de lauriers et d’immenses fougères aussi hautes que des arbres.
De retour à l’arrêt de bus, nous attendons. Il passe 25 minutes plus tard. C’est un modèle assez vintage, avec des banquettes en cuir clair et une rangée de banquettes à trois places d’un côté. Les portes se ferment derrière nous avec ce bruit caractéristique de piston à air comprimé que nous connaissons bien. Nous nous installons à l’avant, juste en face du seul haut-parleur tourné à fond, diffusant un match de football. Le commentateur s’enflamme, l’équipe vient de marquer. À partir de maintenant, nous descendons sans arrêt sur plusieurs kilomètres jusqu’à Machico dans une ambiance animée. Les virages en épingles s’enchaînent rapidement, je valse dans le bus, difficile de rester assis. Le chauffeur tient fermement la poignée de la porte d’une main et tourne le volant de l’autre, tandis que le commentateur hurle toujours à travers le haut-parleur !
Arrivés à Machico, le chauffeur nous fait signe qu’il faut prendre un autre bus pour continuer notre route jusqu’à Funchal. Après 20 minutes d’attente supplémentaires, nous reprenons la route, cette fois dans un bus plus moderne mais aussi un peu moins amusant.
4. Le chemin royal côtier de São Jorge
Le jour se lève doucement, et à l’arrêt de bus, on rencontre deux Allemandes qui se sont liées d’amitié sur l’île et voyagent ensemble pour quelques jours. Bien que l’on aille tous au même endroit, nos randonnées diffèrent. Il est 7h30, l’heure du départ du bus. Comme la veille, on passe par l’arrêt du belvédère de Porto da Cruz, mais cette fois, on continue notre route vers la côte sud.
Après avoir quitté la ville de Porto da Cruz, on prend la direction de Santana, une autre ville côtière. Bientôt, on quitte la route principale et on emprunte une petite route de montagne, entamant ainsi un grand détour pour desservir plusieurs petits villages isolés. La route serpente le long d’une vallée, offrant sur notre droite une vue plongeante sur un précipice de près de cent mètres. Au fond de la vallée, le bus fait demi-tour par une route située sur le côté opposé, toujours avec le vide à notre droite. Enfin, on rejoint la route menant à Santana, où le chauffeur nous dépose au centre. Cependant, ce n’est pas notre destination finale. Le chauffeur reviendra nous chercher 40 minutes plus tard.
Cette halte nous permet d’admirer les petites maisons colorées et de forme triangulaire, caractéristiques de l’identité historique de l’île.
Comme prévu, le chauffeur revient et on repart en direction de São Jorge. En chemin, le bus effectue plusieurs bifurcations qui sont des allers-retours sur la même route. La route se rétrécit progressivement à mesure qu’on s’éloigne de l’artère principale, devenant à terme une seule voie.
Après 2h30 de bus, nous atteignons enfin São Jorge. Le bus nous dépose au centre du village. Notre première étape est de rejoindre le phare à pied. Sur place, nous découvrons qu’il y a aussi un arrêt de bus, ce qui nous aurait évité cette marche, mais avec toute la journée devant nous, cela ne nous dérange pas. Après le phare, on coupe à travers un jardin pour rejoindre la route en face, évitant ainsi de faire demi-tour. Dans ce jardin, on croise des locaux qui irriguent les bananiers et récoltent des pommes de terre. On continue à longer la côte. La route se termine dans un restaurant avec une terrasse surplombant la falaise. C’est l’occasion de faire une pause et de déguster l’Espetada, une brochette de bœuf mariné cuite au feu de bois sur une tige de laurier.
Du restaurant, on descend par un ancien chemin pavé de Madère, conçu pour faciliter les déplacements des hommes et des animaux comme les mules. Le chemin descend en zigzag et remonte, passant par une plage de galets. En montée, on croise quatre locaux à l’ombre des arbres, qui nous indiquent gentiment le chemin à prendre.
Peu de temps après, on atteint le plateau et on emprunte un chemin perché sur le bord de la falaise qui file droit devant nous, jusqu’à ce que la balade se termine dans le jardin d’un hôtel offrant une vue spectaculaire. De là, on distingue au loin la presqu’île de São Lourenço, et on prend pleinement conscience du gigantisme des falaises qui se jettent dans l’océan, de l’immensité de l’océan contrastant avec l’île qui nous semble bien petite et perdue au milieu de l’Atlantique. Au bas à droite, on aperçoit une cascade d’une belle hauteur, jaillissant de la montagne.
Il nous reste encore un peu de temps avant de récupérer le bus de retour. On en profite pour nous désaltérer dans un bar avec une terrasse offrant une vue imprenable et pour jouer aux cartes.
L’heure tourne et il est temps de rejoindre l’arrêt de bus. C’est toujours un peu incertain, il faut d’abord trouver un arrêt et espérer que ce soit le bon. De loin, on entend le bruit du bus, que nous avons maintenant bien enregistré dans notre tête. À bord, on retrouve les deux Allemandes, inquiètes à l’idée que nous ayons manqué l’arrêt de bus, étant donné que nous l’avons pris à Santana et non à São Jorge.
Le retour s’annonce différent. Le trajet est plus direct, coupant à travers Funchal. On entame une longue ascension d’environ une heure. Pendant cette montée, le moteur du bus peine, une alarme sonne pendant de longues minutes, le tableau de bord du chauffeur clignote en rouge, indiquant une surchauffe de l’huile. Cela n’inquiète pas notre chauffeur et on continue à grimper à une vitesse de 20 km/h. Le paysage est incroyable, on passe à travers une forêt si dense que la lumière peine à percer. Finalement, on dépasse les 1 400 mètres d’altitude, marquant ainsi le début de la longue descente qui ne s’arrête pas avant notre arrivée.
5. De Ribeiro Frio vers Feiteriras de Baixo
Notre routine matinale nous conduit désormais à l’arrêt de bus du téléphérique. À Funchal, il faut savoir qu’il y a deux principaux arrêts de bus : celui du téléphérique et celui en face de la marina, à côté de l’arrêt pour l’aéroport.
Après quelques minutes d’attente, le bus arrive et on prend la direction de Ribeiro Frio. C’est la même route que l’on a empruntée pour rentrer de notre balade précédente, mais cette fois dans l’autre sens. Sur la route, on croise quelques moutons qui se baladent tranquillement. Comme la dernière fois, la montée met le bus à l’épreuve, déclenchant l’alarme de surchauffe.
Pour cette balade en boucle, on a décidé de la faire dans le sens inverse du topo pour éviter de commencer au parking de Ribeiro Frio et ainsi éviter de partir avec trop de monde. On descend donc un arrêt avant. Dans le bus, on actionne un interrupteur rouge au-dessus de nous, le bus s’arrête, et on est les seuls à descendre sur la route, au milieu de nulle part. On marche quelques dizaines de mètres pour récupérer le début du sentier. C’est un escalier sur le bord de la route qui s’élève et disparaît très vite dans la végétation. C’est le départ d’une ascension sur un ancien chemin pavé raide mais court qui débouche sur une grande prairie.
On profite de la vue dégagée pour prendre le petit-déjeuner, composé de pastéis de nata et de bananes séchées. Le plein d’énergie fait, on repart dans la forêt, le chemin rejoignant une levada qui prend sa source dans une cascade en amont. Le long des levadas, il y a toujours un chemin d’entretien, c’est ce chemin que l’on va suivre pour le reste de la balade. Le bruit de l’eau nous accompagne alors que l’on progresse à travers la forêt dense.
Parfois, des ouvertures à travers la végétation nous permettent d’admirer les montagnes voisines, entièrement recouvertes d’un tapis vert luxuriant.
Les kilomètres s’enchaînent et on finit par arriver au parking de Ribeiro Frio, où l’on prend le bus de retour pour Funchal.
6. Entre Boca da Encumeada et Curral das Freiras
Pour profiter pleinement de la journée, on prend souvent le premier bus qui quitte Funchal. Et pour cette journée, c’est encore le cas : à 7h30, on prend la direction de Encumeada, un col de montagne situé en plein centre de l’île.
Nous roulons tout d’abord le long de la côte sud avec un cap à l’ouest. Par la fenêtre du bus, on ne manque pas de remarquer les champs de bananiers, des arbres assez petits, de 3 mètres tout au plus, avec à chaque fois un seul régime de bananes. La vigne est également très présente ; sa culture diffère de ce que l’on connaît ici à Bordeaux. La vigne est cultivée en pergola, et parfois des pommes de terre et d’autres légumes sont cultivés à leurs pieds. Sur l’île, l’espace est limité et le terrain très pentu, ce qui ne laisse pas la place aux machines. Seuls des treuils sont utilisés pour remonter la récolte.
Arrivés à Ribeira Brava, nous faisons une halte à une gare routière. Après quelques minutes de pause, nous repartons cap au nord en direction du col, à 12 km d’ici et à 1000 mètres au-dessus de nous.
Depuis le bus, on voit que le départ de la randonnée est condamné par un portail pour raison de chantier.
Il est 9h30 lorsque le bus nous dépose à notre arrêt. Pour récupérer notre chemin, on décide de partir d’un sentier un peu plus haut, mais qui redresse par des escaliers, ce qui nous permet, d’après notre carte, de récupérer notre chemin. On suit une levada. Arrivés à un tunnel, une grille nous bloque le passage. Un cadenas et une chaîne sont posés dessus, mais cette dernière n’est attachée à rien et nous pouvons ouvrir la grille. Nous passons le tunnel qui débouche sur plusieurs grands bassins vides comme d’immenses sarcophages de béton.
Penchés au-dessus de la rembarre, au-dessus du vide, on comprend qu’un chantier est en cours. Des ouvriers sont juste en bas de nous.
Décidés à poursuivre notre chemin, nous descendons les escaliers de service jusqu’à atteindre la plateforme inférieure. Nous saluons les ouvriers avec notre meilleur accent portugais ; ils nous indiquent gentiment de prendre les petits escaliers. Ces escaliers descendent le long d’une immense conduite d’eau ; on sent encore la peinture fraîche. Un palier encore en dessous de nous, d’autres ouvriers et une pelle mécanique s’affairent sur le pipeline. Hésitants à avancer dans un premier temps, nous décidons de poursuivre. Sûrement surpris de nous voir ici, nous leur demandons en anglais si nous pouvons continuer à avancer ; notre chemin n’est plus très loin, seulement 200 mètres sur la droite. Visiblement, cela ne leur pose pas de problème et ainsi, nous récupérerons notre petit sentier pittoresque sous le regard d’immenses eucalyptus. Fort à parier que nous ne croiserons personne avant un bon bout de temps.
Le chemin à flanc de falaise nous amène au pied du Pico Grand. Arrivés au col, on passe de l’autre côté pour descendre dans une autre vallée. La fin de la balade se termine par un pub qui propose également à la vente des produits de sa ferme. À l’ombre de la pergola de fruits de la passion, on se désaltérera en attendant l’arrivée du bus.
Après cette pause, on part à la recherche de l’arrêt de bus. Le problème, c’est qu’il y en a plusieurs sur différentes routes. Il s’agit alors de trouver le bon. On ne prend pas de risque en rejoignant la route principale et en se plaçant stratégiquement à une intersection pour repérer l’arrivée du bus. Quelques instants plus tard, un bus passe dans le sens opposé ; on lui fait signe et il nous répond de même. La route qu’il emprunte finit en cul-de-sac, il passera donc nous chercher après son demi-tour. Entre-temps, une habitante nous demande si l’on attend le bus pour Funchal, ce qui est en effet le cas ; elle nous indique alors le bon arrêt de bus. Le temps de rejoindre l’arrêt et on aperçoit notre bus de retour, cette fois-ci un bus de ville avec des places debout. On entend d’ailleurs des Américains très surpris de voir un tel bus rouler à travers les routes de montagne.
7. D’Estreito de Câmara de Lobos vers le Cabo Girão
Notre séjour à Madère touche à sa fin, et nous clôturons notre aventure par une balade le long de la Levada do Norte.
Cette levada diffère de celles que nous avons explorées auparavant. Plus proche de la côte et des habitations, elle n’est plus seulement un chemin d’entretien, mais un véritable lieu de passage pour les habitants.
Nous embarquons dans le bus à 8h15. Comme nous montons à l’un des premiers arrêts, nous avons souvent la place de devant libre, la plus agréable pour observer le paysage. Cette ligne est très fréquentée, et les discussions en portugais fusent autour de nous. Certaines personnes semblent bien se connaître.
À 8h52, nous arrivons à notre point de départ. Sur ce parcours, nous longeons une levada. Puisque celles-ci sont conçues pour permettre l’écoulement de l’eau sur de longues distances, il n’y a pas de dénivelé. La levada est parfois à ciel ouvert et parfois recouverte de plaques de béton, surtout dans les zones habitées, pour faciliter le déplacement des personnes. Devant chaque jardin, il y a un système de trappes permettant de détourner le flux d’eau, que nous voyons les habitants utiliser.
Au début de notre balade, nous passons souvent sous des pergolas de vigne. C’est très agréable, surtout avec le soleil qui brille fort. Cela fait le bonheur des lézards qui se prélassent au soleil. Nous en croisons beaucoup sur toute l’île. Assez craintifs, ils disparaissent rapidement dans les rochers ou sous les feuilles.
Alors que nous arrivons à mi-chemin, une intersection apparaît, où l’on peut lire en grandes lettres « BAR », avec une flèche indiquant la direction à suivre. Nous nous dirigeons vers cet endroit. À notre arrivée, un ancien, fort sympathique, nous accueille et nous sert deux rafraîchissements pétillants. Installés confortablement sur la terrasse ensoleillée, nous savourons nos boissons tout en profitant de la vue plongeante sur la petite ville côtière de Câmara de Lobos.
La journée se poursuit le long de la levada et nous amène bientôt au fameux belvédère de Cabo Girao. L’entrée de ce dernier étant payante, nous préférons escalader les 200 marches qui mènent au sommet d’une butte où se niche une église.
Après avoir restauré avec un bon sandwich assis sur la grande place déserte, nous rejoignons l’arrêt de bus pour rentrer.
Ainsi s’achève cette courte parenthèse sur l’île de Madère, une fenêtre ouverte sur un monde de découvertes et de liberté.