La genèse du projet
L’idée émerge lorsque un ami judoka me propose de prendre le départ du BRM 200km, organisé par le Club Cyclotouriste des Randonneurs Autonomes Aquitains. Intrigué par cette aventure, j’accepte le défi et marque aussitôt la date du 27 avril 2024 dans mon agenda.
Pour la petite histoire : L’Audax Club Parisien créé en 1921 des randonnées cyclistes à allure libre de 200, 300, 400, 600 et 1000 kilomètres. En 1983, ces brevets deviennent Brevets Randonneurs Mondiaux (BRM).
Le parcours
Le départ et l’arrivée sont fixés à l’Espace de La Sablière au Haillan, avec un départ à 8h00. Nous avons un délai de 13h30 au maximum pour boucler la boucle.
Il s’agit d’une boucle de 208 kilomètres, présentant un dénivelé positif de près de 1700 mètres.
La préparation
Le pilote :
Pour se lancer sur un 200 km dans les meilleures conditions, je me suis entraîné sur des sorties jusqu’à 145 kilomètres.
Voici un aperçu de mes entraînements de 50 km et plus dans les six mois précédant le départ :
- 22/10/23 - 80 km : Aller-retour jusqu’à Hostens par la piste cyclable
- 12/11/23 - 50 km : Rando VTT, la Raisin d’Or
- 26/11/23 - 110 km : Depuis Saint-Seurin-sur-l’Isle
- 02/12/23 - 100 km : Depuis Langon
- 06/01/24 - 80 km : Aller-retour jusqu’au château de Budos
- 09/01/24 - 58 km : Aller-retour sur route
- 13/01/24 - 90 km : Aller-retour jusqu’à Sauveterre-de-Guyenne par la piste cyclable
- 20/01/24 - 110 km : Boucle depuis Le Barp
- 03/03/24 - 50 km : Boucle VTT
- 07/04/24 - 145 km : Depuis Bergerac
- 21/03/24 - 66 km : Boucle sur les coteaux de la rive droite passant par le pont de Langoiran
- 12/04/24 - 65 km : Aller jusqu’à la dune du Pilat
- 13/04/24 - 65 km : Retour depuis la dune du Pilat
Ces sorties m’ont permis de me familiariser avec mon vélo, de tester mon équipement et d’apprendre à gérer l’effort, l’hydratation et l’alimentation. Au fil des entraînements, j’ai pu peaufiner ma préparation et ajuster les réglages pour être fin prêt le jour du départ.
Le vélo :
J’opte pour mon cyclo-cross Sunn, un vélo de seconde main acquis en octobre 2023. Il est doté d’un cadre aluminium, d’une fourche en carbone Sintema Muddy, d’un groupe de transmission Shimano 105 à 2*8 vitesses, de jantes Mavic Cosmos 700 montées avec des pneus Continental Mountain King 32 mm, d’une selle Neatt Attack et de freins à patins Cantilever.
En prévision de l’événement, j’équipe mon vélo de deux porte-bidons avec leurs supports car il n’y en a pas sur ce type de vélo. Je rajoute également trois sacoches : une de selle pour le petit matériel de réparation et une chambre à air, une sur le dessus du cadre facilement accessible pour les en-cas, et une sacoche de cadre pour y ranger mes effets personnels.
La veille du départ
Voici ce que j’ai pris dans mes sacoches ou monté sur le vélo : (liste mise à jour après la rando)
Catégorie | Éléments |
---|---|
Réparation | Deux chambres à air, Kit de rustines, Maillon rapide, Pince à maillon, Dérive-chaîne, Multi-tools, Pompe, Câbles de serrage flexibles, Démonte-pneus |
Nourriture et Eau | Compotes, Fruits secs, Bidons d’eau (750ml + 550ml) |
Vêtements | Coupe-vent léger |
Autre | Batterie de secours, Câble, Téléphone, Compteur de vitesse, Lumières avant et arrière |
Sur la route, en direct 🎥 🔴
Le départ :
Sur la ligne de départ, environ 75 cyclistes sont engagés. Le départ est échelonné par groupes de 20. Nous partons à 8h08, c’est notre tour de nous élancer.
Les premiers kilomètres :
Moins d’une heure après le départ, à 8h50, c’est la crevaison ! Un bout de verre dans le pneu a percé la chambre à air. Je remplace rapidement la chambre à air défectueuse par ma chambre à air de secours. Moins de 10 minutes plus tard, je suis reparti. À 9h35, je rattrape mon groupe et retrouve mes amis.
Les paysages traversés :
Nous quittons rapidement la métropole et roulons à travers les routes sinueuses de campagne.
Le parcours nous amène à passer devant les ruines des châteaux clémentins : Budos et Villandraut.
Le premier point de contrôle : Villandraut
Nous arrivons à 11h16 et faisons tamponner notre carnet à la boulangerie en face de la place du village. La route se poursuit avec le soleil et nous mène sans encombre jusqu’au ravitaillement.
Le ravitaillement et deuxième point de contrôle :
Arrivés à Masseilles à 13h30 après 106 km, c’est le moment de remplir les bidons et de manger quelques sandwichs. Nous avons passé le cap de la moitié et maintenu une bonne moyenne de 22.52 km/h, avec une avance confortable sur l’échéance d’arrivée.
Les déluges :
Peu de temps après le ravitaillement, le ciel s’assombrit et les premiers éclairs apparaissent. La pluie tombe finalement vers 14h30, transformant la route en véritable torrent. Sans nous arrêter, nous continuons notre route, stimulés par ces conditions dantesques, redoublant de vitesse.
Intense mais de courte durée, la pluie s’arrête une demi-heure plus tard, alors que nous longeons le grand canal de la Garonne.
Après ce beau passage le long du canal, juste le temps de sécher et une nouvelle averse nous tombe dessus. Nous sommes maintenant de l’autre côté de la Garonne sur les coteaux de la rive droite, la partie la plus redoutée, où le dénivelé se dessine en montagnes russes, avec parfois des murs de 15% à gravir.
Les kilomètres filent et nous arrivons à Créon, première grande ville avant le retour sur la métropole.
Le troisième point de contrôle :
Arrivés à Créon à 17h30, c’est le moment de faire tamponner notre carnet à la boulangerie et de prendre une crème brûlée. Plus que 40 km avant l’arrivée, on s’accroche !
La ligne d’arrivée en vue :
Sur le compteur les kilomètres défilent, nous retrouvons bientôt le vacarme des voitures. À 19h10, au détour d’un virage, nous apercevons le pont suspendu d’Aquitaine bien reconnaissable par ses deux imenses piles et sa couleur rouge.
Les derniers kilomètres se font en douceur sur une piste cyclable. Dernier virage à droite pour récupérer la route qui nous amène tout droit sur la ligne d’arrivée. Plus que quelques centaines de mètres. À 19h52, de nouveau je sens ma roue arrière se déformer, c’est une crevaison, la deuxième. La ligne d’arrivée est en vue à seulement 100 m. À 19h55, je finis la boucle en poussant le vélo à pied. Un dernier tampon au bureau de l’association et ainsi se termine cette folle aventure !
Le moment du bilan
J’ai abordé cette sortie à vélo avec confiance, sachant que mes entraînements réguliers m’avaient bien préparé. Grâce à eux, j’ai pu éviter les mauvaises surprises et gérer l’effort sur la distance sans trop de difficultés.
Les petits réglages pour la prochaine fois :
- Le deuxième bidon de 750ml est trop grand et ne passait pas bien dans le cadre avec les sacoches. Pour la prochaine fois, je vais opter pour un bidon de 550 ml.
- Prévoir quelque chose de salé à manger en complément des fruits secs.